Réforme en pratique

Des règles, aussi minutieusement étudiées soient-elles, ne suffisent pas à constituer une réforme. Parlons donc d’aspects importants d’une réforme : son acceptabilité et sa faisabilité.

Avant de venir au vif du sujet, précisons que nos propositions n’ont pas vocation à remplacer les rectifications orthographiques de 1990. Nous soutenons ces rectifications, et donc nos propositions s’y cumulent.

Acceptabilité

Il n’existe pas de réforme qui mettrait tout le monde d’accord (il en était de même par le passé. Par exemple, le romancier Châteaubriand refusa le passage d’enfans à enfants). Discutons donc de ce qui pourrait rendre les changements acceptables au plus grand nombre.

Premièrement, comme une réforme ne concerne pas que la France, le groupe Érofa a été constitué à divers moments de gens de divers pays de la francophonie.

Deuxièmement, des études montrent que des changements qui résolvent spécifiquement des points difficiles sont plus acceptables. Les propositions Érofa traitent quatre difficultés claires (pourquoi des pluriels soit en x soit en s, pourquoi des consonnes soit simples soit doubles, etc), et les résolvent avec des règles systématiques, réduisant ainsi des exceptions sans en introduire d’autres.

Comme Érofa étend des régularités existantes du français, tous les francophones peuvent lire les nouvelles orthographes. On parle d’un changement incrémental, pas d’un bouleversement. Mais à l’inverse, un changement qui touche peu de mots n’en vaudrait pas la chandelle. Les règles Érofa rationalisent suffisamment de difficultés pour justifier le cout de mettre à jour des livres, manuels scolaires, vérificateurs d’orthographes, etc.

Troisièmement, les règles Érofa sont faciles à comprendre, à appliquer et à mémoriser. Les enfants ou étrangers n’ont pas besoin de comprendre les règles (ils peuvent apprendre la nouvelle orthographe dès le départ), mais il faut bien que les enseignants, les parents d’élèves, les lexicographes ou d’autres comprennent les changements. Ce point diffère nettement des rectifications de 1990, dont les règles ne sont pas forcément faciles à comprendre ni à appliquer, et certainement impossibles à mémoriser.

Faisabilité

Là où le document des rectifications de 1990 fournissait une liste partielle de mots modifiés à titre d’exemples (et à chacun de compléter), Érofa rend la tâche de mise à jour de textes beaucoup moins couteuse pour les professionnels concernés.

Érofa fournit à la fois des données listant les mots changés sur tous les mots du Petit Robert, et des outils qui peuvent convertir des documents existants (par exemple un roman en format Microsoft Word, comme se fut le cas pour La sous-bois de Christophe Ségas, premier roman en orthographe Érofa), ce qui rend les propositions Érofa utilisables immédiatement et à peu de frais.