L’accord du PP a connu trois moments :
– l’existence de théories diverses avant l’instauration de la norme,
– l’hégémonie de la norme accompagnée de plusieurs projets de réforme,
– la mise en cause de la norme et l’avancée vers une rationalisation.
L’accord du PP a connu trois moments :
– l’existence de théories diverses avant l’instauration de la norme,
– l’hégémonie de la norme accompagnée de plusieurs projets de réforme,
– la mise en cause de la norme et l’avancée vers une rationalisation.
Mars 2014
Les difficultés de l’accord du participe passé (en abrégé PP) sont notoires. Des enquêtes ont montré que les professeurs de français y consacrent environ 80 heures de théorie et d’exercices au cours d’une scolarité ordinaire. Ce ne serait qu’un moindre mal si le succès couronnait l’entreprise. On en est loin. Face aux manquements qui abondent dans les copies d’élèves et dans la bouche ou sous la plume de leurs ainés, des voix réclament d’un peu partout une remédiation.
Le CILF ‘Conseil international de la langue française’ et le groupe EROFA ‘Études pour une rationalisation de l’orthographe française’ soumettent à cet effet aux Autorités gouvernementales et aux Instances de la Francophonie trois propositions *.
Mise en perspective de l’actuelle norme et des propositions d’EROFA.
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Norme actuelle D’après Line Sommant, Accordez vos participes, Albin Michel, Paris, 2004. |
Proposition D’après C. Gruaz (dir.), L’accord du participe passé, Lambert-Lucas, 2e édition, 2013, étude réalisée par EROFA (Études pour une rationalisation de l’Orthographe Française d’Aujourd’hui), http://erofa.free.fr. |
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PP sans auxiliaire : • Accord, ex. des livres lus |
des livres lus |
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– devant le nom : invariables, ex. excepté la maison |
excepté la maison |
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– après le nom : variables, ex. la maison exceptée |
la maison exceptée |
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PP d’un verbe non pronominal avec être • Accord avec le sujet, ex. Elles sont arrivées |
Elles sont arrivées |
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PP avec avoir • Accord avec COD antérieur, ex. Les informations que j’ai reçues |
Les informations que j’ai reçu |
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• Pas d’accord – avec COD postérieur, ex. J’ai reçu des informations |
J’ai reçu des informations |
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– pas de COD, ex. Marie a protesté |
Marie a protesté |
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– COD sous-entendu : pour les PP dit, dû, cru, su, voulu, permis, pensé, prévu : ex. Il a raconté toutes les histoires qu’il a voulu (raconter) Il a réalisé tous les travaux qu’il avait dit (qu’il réaliserait) |
Il a raconté toutes les histoires qu’il a voulu (raconter) Il a réalisé tous les travaux qu’il avait dit (qu’il réaliserait) |
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• Verbes complétés par un complément circonstanciel : couter, peser, marcher, courir, dormir, régner, valoir, vivre, durer, pas d’accord ex. Les trois jours que son voyage a duré (a duré combien ?) |
Les trois jours que son voyage a duré |
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– accord si le complément est un COD, ex. Les joies que ce travail nous a données (nous a donné quoi ?) |
Les joies que ce travail nous a donné |
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PP suivi d’un infinitif • Accord avec le COD si le COD est antérieur et fait l’action du verbe à l’infinitif, ex . Les musiciens que j’ai entendus jouer |
Les musiciens que j’ai entendu jouer |
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• Pas d’accord si le COD est antérieur et subit l’action du verbe à l’infinitif, ex. Les airs que j’ai entendu jouer |
Les airs que j’ai entendu jouer |
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• Se laisser, se voir, se sentir suivis d’un verbe à l’infinitif : – accord si le sujet fait l’action, ex. Marie s’est sentie défaillir |
Marie s’est sentie défaillir |
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– pas d’accord si le sujet subit l’action, ex. Marie s’est laissé pousser des couettes |
Marie s’est laissée pousser des couettes |
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Fait suivi d’un infinitif : toujours invariable, ex. Elle s’est fait pousser les couettes |
Elle s’est faite pousser les couettes |
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Mais Marie s’est faite belle (pas d’infinitif derrière) |
Marie s’est faite belle |
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PP des verbes pronominaux • essentiellement pronominaux Accord, ex. Elle s’est absentée. |
Elle s’est absentée. |
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Mais pas d’accord avec s’arroger Ils se sont arrogé des droits |
Ils se sont arrogés des droits |
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• non réfléchis Accord, ex. Elle s’est aperçue de son erreur. |
Elle s’est aperçue de son erreur |
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• de sens réfléchi Accord, ex. Elle s’est blessée |
Elle s’est blessée |
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– Avec un COD postérieur, pas accord, ex. Marie s’est blessé les mains |
Marie s’est blessée les mains |
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– Avec un COD antérieur, accord avec le COD, ex. Les mains que Marie s’est blessées |
Les mains que Marie s’est blessée |
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• de sens passif Accord, ex. Les manteaux se sont bien vendus |
Les manteaux se sont bien vendus |
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• de sens réciproque, accord, ex. Ils se sont appelés |
Ils se sont appelés |
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PP invariables • Verbes intransitifs ou transitifs indirects qui ne peuvent avoir de COD, ex. Ils se sont plu (plaire à quelqu’un), Ils se sont succédé (succéder à quelqu’un), Elles se sont menti (mentir à quelqu‘un) |
Ils se sont plus, Ils se sont succédés Elles se sont menties |
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• Se faire suivi d’un infinitif, ex. Marie s’est fait entendre |
Marie s’est faite entendre |
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PP des verbes impersonnels Toujours invariable, ex. Il est arrivé que ces films soient tristes |
Il est arrivé que ces films soient tristes |
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Cas particuliers Accord avec « on » Masculin si on ne connait pas qui est « on », ex. On s’est promené tout l’après-midi |
On s’est promené tout l’après-midi |
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– sinon accord, ex. On s’est promenées tout l’après-midi (« on » = quelques femmes) |
On s’est promenées tout l’après-midi |
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Adverbe de quantité (tant, combien, que…) suivi d’un complément, le PP s’accorde avec ce complément, ex. Combien de pommes Marie a-t-elle mangées ? |
Combien de pommes Marie a-t-elle mangé ? |
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– pas d’accord si l’adverbe de quantité n’est pas suivi d’un complément, ex. Combien Marie a-t-elle mangé de pommes ?(pommes est placé après) |
Combien Marie a-t-elle mangé de pommes ? |
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Accord avec le pronom « en » Le PP est généralement invariable, ex. Les films, j’en ai vu beaucoup |
Les films, j’en ai vu beaucoup |
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– Mais accord si « en » est précédé d’un adverbe de quantité plus, combien, autant, … ex. Les films, combien en as-tu vus ? |
Les films, combien en as-tu vu ? |
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– Mais si l’adverbe suit en le PP est invariable, ex. Ces films j’en ai tant vu |
Ces films j’en ai tant vu |
Claude GRUAZ

Les règles de notre orthographe ne sont pas immuables. Dans ses Dictionnaires de 1740, 1762 ou 1835, l’Académie française a entériné des modifications importantes. Par exemple, nous n’écrivons plus la fiebvre, une forest, des enfans, je chantois. Ces modifications ne furent pas invisibles : elles ont parfois affecté un bon tiers des mots recueillis dans le Dictionnaire.
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Observatoire francophone du français contemporain, section française
Études pour une rationalisation de l’orthographe française
sous la direction de C. Gruaz, avec la participation de M. Alessio, J.-C. Anizan, V. Bernez, A. Bizet, L. Cuzin, A. Desnoyers, B. Gaillard, P. Jeudy, M. Jordan, G. Legros, M. Lenoble-Pinson, C. Martinez, T. Mathias, M. Matthey, J. Sibille 
Les lettres grecques sont un sujet de crispation : pour les uns, elles sont une part essentielle du patrimoine de la langue et les supprimer serait couper le français de ses racines ; pour les autres, elles sont une complication inutile comme le prouve leur abandon complet par les autres langues romanes – voyez par exemple fr. orthographe, cat. ortografia, esp. ortografía, gal. ortografía, ital. ortografia, occit. ortografia, port. ortografia, roum. ortografie.
Le propos n’est pas pas ici de prendre parti pour le maintien des lettres grecques et similaires ou en faveur de leur suppression. Quelle que soit la position retenue, les arguments avancés par les uns et les autres sont le plus souvent empreints d’une forte subjectivité. Comment pourrait-il en être autrement aussi longtemps que l’on n’a pas procédé à une étude méticuleuse de l’effet qu’aurait la suppression de ces lettres sur les graphies des mots ? Présenter une telle étude est la raison d’être de ce fascicule.
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Compte rendu de l’assemblée générale 2022 :
Ce texte expérimental aplique les modifications étudiées par EROFA. Tous les domaines n’ayant pas été explorés, certains mots conservent l’ortografe ordinaire.
Le niveau de l’ortografe baisse, cela n’est plus discutable.
Les causes sont nombreuses : sociales, pédagogiques, mais aussi linguistiques.
Des remèdes sont proposés, certains rétrogrades, d’autres avant-gardistes, tel le recours aus corecteurs.
Les réformes passées auraient toutes échoué. Ceci doit être modulé : les Rectifications de 1990 sont intégrées dans la plupart des dictionaires et le sont maintenant oficièlement dans les manuels scolaires.
Mais les usagers ont été déroutés par le grand nombre et la diversité des points abordés dans les Rectifications ainsi que par le nombre restreint de mots concernés dans une page quelconque.
ÉROFA « Études pour une rationalisation de l’ortografe française d’aujourd’hui » s’est doné pour objectif de procéder à des recherches portant sur un petit nombre de points mais qui touchent un grand nombre de mots.
L’ortografe actuèle du français est comparable à une vile d’un autre âge, un ensemble de rues, de ruèles et d’impasses qui s’enchevêtrent, dans lesquèles on ne s’aventure jamais sans redouter quelque embuche au coin de chaque rue. ÉROFA se propose de remplacer ce dédale par de grandes avenues où l’on circulerait en toute sécurité.
Quatre conditions doivent être remplies pour ateindre ce but :
Les règles préconisées sont simples, tèles « En règle générale, une consone n’est pas doublée, èle ne l’est que lorsque le raport à l’oral l’exige », ex. nourir come courir, férure come férié, mais ennui, et « En finale de mot, X est remplacé par S », ex. des bureaus come des tables, des bijous come des clous. Ces règles sont aisément mémorisables et portent sur des miliers de mots.
La démarche utilisée est expérimentale, èle procède par ipotèses successives, l’ipotèse devient règle lorsqu’èle est validée par aplication à un corpus informatisé.
L’objectif actuel est de faire prendre conscience aus usagers que ces modifications sont possibles, qu’èles permètent d’écarter des règles qui n’ont pas de raison d’être et qui compliquent inutilement les processus d’acquisition et le travail des enseignants. L’ortografe française s’orientera alors, à plus ou moins long terme, dans le sens d’une plus grande logique.
L’on ne peut qu’être encouragé par le soutien d’éminents linguistes, de journalistes avertis et d’usagers éclairés, ainsi que par la réaction de l’Académie française qui, dans un courier, a estimé que les travaus d’ÉROFA « lui sont de la plus grande utilité pour nourir sa réflexion ».
Claude Gruaz, président de EROFA
En France, le « niveau » de l’orthographe baisse, cela n’est plus discutable.(1)
Les causes sont nombreuses : sociales, pédagogiques, mais aussi linguistiques.
Des remèdes sont proposés, certains rétrogrades, d’autres avant-gardistes, tel le recours aux correcteurs.
Les réformes passées auraient toutes échoué. Ceci doit être modulé : les Rectifications de 1990 sont intégrées dans la plupart des dictionnaires et le sont maintenant officiellement dans les manuels scolaires.
Mais les usagers ont été déroutés par le grand nombre et la diversité des points abordés dans les Rectifications ainsi que par le nombre restreint de mots concernés dans une page quelconque.
ÉROFA « Études pour une rationalisation de l’orthographe française d’aujourd’hui » s’est donné pour objectif de procéder à des recherches portant sur un petit nombre de points mais qui touchent un grand nombre de mots.
L’orthographe actuelle du français est comparable à une ville d’un autre âge, un ensemble de rues, de ruelles et d’impasses qui s’enchevêtrent, dans lesquelles on ne s’aventure jamais sans redouter quelque embuche au coin de chaque rue. ÉROFA se propose de remplacer ce dédale par de grandes avenues où l’on circulerait en toute sécurité.
Quatre conditions doivent être remplies pour atteindre ce but :
Les règles préconisées sont simples, telles « En règle générale, une consonne n’est pas doublée, elle ne l’est que lorsque le rapport à l’oral l’exige », ex. nourir comme courir, férure comme férié , mais ennui, et « En finale de mot, X est remplacé par S », ex. des bureaus comme des tables, des bijous comme des clous. Ces règles sont aisément mémorisables et portent sur des milliers de mots.
La démarche utilisée est expérimentale, elle procède par hypothèses successives, l’hypothèse devient règle lorsqu’elle est validée par application à un corpus informatisé.
L’on ne peut qu’être encouragé par le soutien d’éminents linguistes, de journalistes avertis et d’usagers éclairés, ainsi que par la réaction de l’Académie française qui, dans un courrier, a estimé que les travaux d’ÉROFA « lui sont de la plus grande utilité pour nourrir sa réflexion ».
Claude Gruaz, président de EROFA